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Jeune État devenu indépendant le 2 décembre 1971, la fédération des Émirats arabes unis (EAU ; UAE en anglais ) regroupe sept micro-États (pour une superficie totale de 77 800 km 2 ) :
Abu Dhabi, Dubaï, Chardja, Adjman, Umm al-Qaywayn, Fudjayra et Ras al-Khayma, et compte 2,3 millions d'habitants [estimation 1997 ]. Leur façade littorale sur le golfe d'Oman n'excède pas 75 km. Le territoire est désertique : il reçoit moins de 100 mm de précipitations annuelles.
La fédération dispose depuis sa naissance des énormes revenus pétroliers d'Abu Dhabi, qui alimentent l'essentiel du budget. Avant la découverte du pétrole (en 1960 à Abu Dhabi, en 1966 à Dubaï, en 1973 à Chardja ), Abu Dhabi était l'un des émirats les plus pauvres. Le plus riche était Dubaï, ancienne place commerciale dynamique.
Le pétrole a transformé radicalement les EAU, passés sans transition de la misère la plus extrême à l'opulence la plus effrénée : ils figurent parmi les pays les plus riches du monde, et sont les plus fortunés du monde arabe.
En 1994, les Émirats, qui détiennent, avec 13,8 milliards de tonnes, 10 % des réserves mondiales, ont produit plus de 117 millions de tonnes de pétrole [1996 ]. Leur capacité de raffinage reste faible : 9 millions de tonnes par an. Abu Dhabi détient 3,5 % des réserves mondiales de gaz et a exporté, en 1994, 23 milliards de mètres cubes.
Les travaux en cours sur la plate-forme de liquéfaction de l'île de Das ont permis de doubler la capacité en 1994, surtout à destination du marché japonais. Une nouvelle unité capable de traiter 10 millions de mètres cubes par an, en provenance du champ d'Habshan, à 150 km au sud d'Abu Dhabi, a été achevée en 1996.
Les revenus apportés par les hydrocarbures ont connu durant la décennie 1970 une croissance impressionnante, passant de 300 millions de dollars en 1970 à 19,5 milliards en 1980. Depuis, avec la chute du prix des hydrocarbures, ils sont tombés aux alentours de 8 milliards, pour remonter à près de 14 milliards en 1994.
Cette soudaine richesse a permis d'équiper le pays : ports et aéroports ultramodernes dont la capacité dépasse très largement les besoins locaux, écoles, hôpitaux. D'ambitieux programmes d'industrialisation se poursuivent.
Cette transformation rapide, rendue possible par la main-d'œuvre étrangère, explique la croissance démographique des EAU. Entre 1968, date du premier recensement, et 1997, leur population a considérablement augmenté passant de 179 000 à 2,3 millions d'habitants.
En fait, l'accroissement démographique est très différent d'un émirat à l'autre. Étrangère à 75 % (Pakistanais, Indiens, Sri Lankais, Thaïlandais, Philippins ), la population est presque entièrement urbaine.
Les deux principales villes sont Abu Dhabi, la capitale fédérale, passée entre 1960 et 1994 de 4 000 à 500 000 habitants, et Dubaï (501 000 h.), dont l'aéroport sert d'escale sur les grandes lignes de l'Orient.
L'organisation de l'espace est dominée par l'opposition entre les émirats riches (Abu Dhabi, Dubaï et Chardja ), producteurs de pétrole, et les autres, plus pauvres, où les transformations sont moins spectaculaires, malgré l'importance de l'aide financière apportée par Abu Dhabi.
Dubaï, véritable cité marchande et ville-entrepôt, s'est taillé une position privilégiée. Soucieux de ne pas se laisser enfermer dans le piège pétrolier, l'émirat a considérablement renforcé sa tradition de carrefour commercial régional.
Le port réalise 70 % des importations et 85 % des exportations de la fédération. Les activités de réexportation vers l'Iran, l'Arabie saoudite, voire l'Inde et le Pakistan, sont florissantes.
Le port est doté d'une gigantesque cale sèche. Ses activités commerciales et de réparations navales ont connu un grand essor au cours de la décennie 1980. Les bâtiments marchands ont préféré décharger à Dubaï plutôt que de remonter le Golfe en traversant une zone incertaine.
Dubaï s'est aussi industrialisé (ciments, aluminium ) et a créé en 1980 la zone franche industrielle de Djebel Ali. En revanche, l'économie d'Abu Dhabi repose entièrement sur les revenus des hydrocarbures et de leur transformation (pétrochimie et fabrication d'engrais ).
Ces transformations économiques ont été engagées sans aucune coordination. La duplication des projets constitue la règle. Les localisations industrielles sont concurrentes.
La Fédération dispose de 6 aéroports internationaux, distants de quelques minutes de vol ! Sur une distance de 50 km, trois installations portuaires ont été aménagées à Dubaï et l'ensemble de la fédération ne compte pas moins de 7 ports.
Désignés depuis 1853 sous le nom d'États de la trève Trucial States à la suite d'un traité de paix perpétuelle imposé par la Grande-Bretagne, les Émirats restèrent sous la domination britannique jusqu'en 1971, lorsque six des émirats se réunirent en une fédération.
Celle -ci se dota d'un Conseil suprême constitué par les souverains des principautés et d'un gouvernement fédéral (reconduction pour cinq ans de la Constitution transistoire de 1971 ).
En 1972, l'émir de Ras al-Khayma rejoignit la Fédération. Dubaï procéda en 1975 à la nationalisation des sociétés pétrolières. Depuis la fin de la guerre Iran-Iraq, Dubaï développe les exportations vers l'Iran. En 1990, les Émirats arabes unis se trouvèrent fortement impliqués, aux côtés de l'Arabie Saoudite, dans la guerre du Golfe.
En fait, vingt ans après la création de la fédération, l'union des Émirats est loin d'être réalisée. Le fragile équilibre entre le centralisme fédéral et l'autonomie de chacun des Émirats paraît de plus en plus difficile à maintenir.
La direction de l'État est assurée par le Conseil suprême des gouverneurs, dont la présidence revient à Zayed bin Sultan el Nahyan, et la vice-présidence à l'émir de Dubaï, Maktoum bin Rashid al-Maktoum.
Le cabinet fédéral, composé de 27 membres, est présidé par le prince héritier de Dubaï. L'Assemblée nationale fédérale, dont le siège est à Abu Dhabi, se compose de 40 membres.
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