Info sur le Pakistan

 

 
Le Pakistan
Géographie physique
Relief
Climat
Hydrographie
Population
Économie
Agriculture
Industrie
Transports et communications
Histoire
Les vagues d'envahisseurs
La diffusion de l'islam et l'Empire moghol
La domination britannique
L'affirmation du sentiment national
La création du Pakistan
L'antagonisme indo-pakistanais
D'Ali à Benazir Bhutto, puis Nawaz Sharif
Culture et civilisation
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Le Pakistan


 

Initialement constituée par les provinces à majorité musulmane de l'ancien empire des Indes, la jeune nation du Pakistan est réduite à sa portion occidentale depuis 1971.

Toutefois, fort de ses 141,9 millions d'habitants [estimation 1998 ] et de la possession de l'arme nucléaire – il l'a encore rappelé en mai 1998, en procédant, à la suite de l'Inde, à plusieurs essais d'explosions souterraines –, le Pakistan occupe une position stratégique en Asie du Sud et n'est pas le plus mal placé parmi les pays engagés sur les voies du développement.

L'islam, contrebalancé par la diversité ethnique et linguistique, apparaît comme un facteur d'unité.

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Géographie physique


Le Pakistan (803 940 km 2 ), pays dont l'Indus constitue l'épine dorsale, se situe à la limite occidentale du domaine climatique de la mousson.

Sur la plus grande partie de son territoire, hormis bien sûr le Nord himalayen, le milieu naturel se rapproche des terres sèches des déserts d'Iran et d'Arabie.

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Relief


Étendu du Pamir à la mer d'Oman, ce pays apparaît à bien des égards comme une "marge " du monde indien. Au nord, il pénètre très profondément dans le système himalayen occidental.

L'Hindou Kouch, au nord-ouest, et le Karakorum, aux confins de l'Afghanistan et de la Chine à l'extrême nord, possèdent de nombreux sommets dépassant 7 000 m. La vallée du haut Indus, profondément encaissée, sépare ce premier ensemble des montagnes himalayennes, où culmine le Nanga Parbat (8 126 m ). Recouvertes de glaciers, les régions les plus élevées sont entrecoupées de hautes vallées.

À l'ouest, le plateau du Baloutchistan dépasse rarement 2 000 m. La plaine alluviale de l'Indus et de ses affluents, prolongement de la plaine Indo-Gangétique, couvre une large surface.

Avec ses quatre grands affluents de rive gauche, le fleuve nourricier et la majeure partie de son bassin forment le Pendjab ("Pays aux cinq rivières "). Un piémont entre la montagne et la basse plaine de l'Indus constitue l'essentiel de la province du Sind, dont Karachi est la capitale.

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Climat


La zone montagneuse du Nord et du Nord-Ouest est entièrement comprise à l'intérieur de l'isohyète 400 mm. Les hauts reliefs sont susceptibles d'être touchés par les dernières dépressions méditerranéennes, pour la plupart estivales et liées à la mousson.

L'altitude réduit considérablement les températures, alors que le reste du pays est marqué par la chaleur et l'aridité. La majeure partie de la plaine et des plateaux du Baloutchistan reçoit moins de 400 mm, tandis que d'immenses étendues enregistrent moins de 200 mm (Karachi ), voire moins de 100.

Les rares précipitations correspondent aux pluies de queue de mousson estivale. La région du bas Indus serait un désert si elle n'était fertilisée par les eaux de l'Indus ; elle se prolonge d'ailleurs à l'est par le grand désert de Thar, de part et d'autre de la frontière indienne.

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Hydrographie


L'Indus, qui naît dans la bordure occidentale du Tibet, est l'un des grands fleuves d'Asie du Sud. Sa vallée supérieure, orientée est-ouest, traverse les chaînes de l'Himalaya et du Karakorum.

Le fleuve change de direction à Gilgit pour s'écouler vers le sud-ouest, à travers le Pendjab, où il reçoit quatre affluents (Jhelum, Chenab, Ravi, Sutlej ), puis dans la plaine alluviale du Sind, où il se termine par un delta.

Les traits du climat expliquent que les plus basses eaux surviennent en hiver : il pleut alors très peu sur les plaines, et les eaux précipitées sur les montagnes sont pour l'essentiel retenues sous forme solide.

La montée des eaux commence dès février-mars, lorsque les précipitations en montagne sont encore abondantes et que commence localement la fonte des neiges. Le maximum des hautes eaux survient en été, c'est-à-dire pendant la mousson et alors que se poursuit en amont la fonte des neiges et des glaces.

La baisse du niveau des eaux, qui se fait assez lentement, n'est vraiment sensible qu'en octobre. Un remarquable réseau d'irrigation, sur lequel est fondée l'activité agricole, s'organise à partir des eaux de l'Indus et de ses affluents.

 

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Population


Le Pakistan est un pays très peuplé (8e rang mondial en 1998 ) connaissant un accroissement naturel élevé (2,8 %) [estimation 1997 ]. Les autorités ne se sont guère préoccupées de contrôle des naissances. En 1997, le taux de natalité s'élevait à 39 ‰, le taux de mortalité à 11 ‰.

Le nombre moyen d'enfants par femme était de 5,6 en 1995. Dans de telles conditions, la population, dans les années à venir, augmentera dans de fortes proportions et atteindra probablement 275 millions d'habitants en 2025.

Les coûts sociaux de la croissance démographique sont très élevés. Près de 2 millions de Pakistanais se sont expatriés ; l'envoi de fonds est indispensable à la survie de leurs familles.

 

Quatre groupes ethniques rassemblent la quasi-totalité de la population pakistanaise. Les Pendjabis, les plus nombreux (64 %) [1995 ], parlent le panjabi. Leur société, rurale, est très fortement structurée autour des propriétaires fonciers (zamindar ); on note d'ailleurs la survivance d'un système de castes assez proche de celui existant en Inde.

Les montagnes du Nord-Ouest, où les liens tribaux restent encore puissants, sont peuplées par les Pachtous (ou Pathans ), peuple parlant le pachto, une langue marquée par l'influence iranienne.

On retrouve ces derniers en grand nombre dans la partie orientale de l'Afghanistan (un tracé frontalier arbitraire entre les deux pays, remontant au début du siècle, a séparé les Pachtous en deux parties ).

Ce groupe a été renforcé par l'arrivée des nombreux réfugiés afghans (plus de 3,5 millions dans les années 1980 ); il est probable que la plupart d'entre eux resteront au Pakistan. Les Sindhis, rassemblés autour du bas Indus, représentent 12 % de la population [1995 ].

Ils ont organisé une société rurale fortement structurée autour de grands propriétaires ayant survécu à une réforme agraire récente (1959 ). Les Baloutches, aux confins de l'Iran et de l'Afghanistan, restent solidement organisés en tribus.

À ce foisonnement ethnique se rattache une diversité linguistique. L'ourdou, langue officielle, dérivée du hindi, écrite avec l'alphabet arabe, se caractérise par de nombreux emprunts au persan. L'anglais est surtout utilisé dans les affaires et l'administration.

 

Le Pakistan reste un pays fortement rural (moins d'un habitant sur trois vit en ville ). Mais la croissance urbaine est très prononcée. Karachi (plus de 8 millions h.), métropole économique du pays, est un port dynamique.

Lahore (2,9 millions h.), capitale du Pendjab, est une des anciennes capitales de l'Empire moghol. Peshawar, cité proche de la frontière afghane, au débouché de la passe de Khaybar, s'est considérablement développée avec l'accueil de nombreux réfugiés afghans.

La capitale, Islamabad (340 000 h.) [1994 ], est une ville nouvelle créée ex nihilo en 1961 ; elle constitue en fait une cité doublet avec Rawalpindi (794 843 h.). 

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Économie


Avec la "révolution verte ", le Pakistan a introduit des variétés de céréales à haut rendement (blé et riz ) et a pu atteindre, pour le blé, l'autosuffisance en 1970.

Pourtant, alors que la production de riz est excédentaire, les importations (entre 1 et 2 millions de tonnes par an ) ont repris. La production agricole s'est diversifiée : cultures légumières autour des villes, vergers, élevage, canne à sucre, coton.

Pois chiches et millet sont également produits dans les campagnes. Les progrès sont freinés par le sous-équipement des zones rurales.

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Agriculture


Les activités agricoles – plus du quart du PNB et plus de la moitié de la population active – occupent une place essentielle dans l'économie. L'irrigation joue un très grand rôle : 50 % des terres cultivées en bénéficient, notamment au Pendjab et dans le Sind.

De remarquables aménagements ont été introduits à la fin du siècle dernier. La construction de barrages a permis de stocker suffisamment d'eau pour en disposer toute l'année et entreprendre une colonisation agricole qui a généralisé la double récolte, d'hiver et d'été.

Le réseau de canaux hérité des Britanniques a été élargi après l'indépendance, notamment à la suite de l'accord conclu avec l'Inde à propos du partage des eaux au Pendjab. Le pays, qui compte plus de 65 000 km de canaux, possède l'un des plus vastes systèmes d'irrigation au monde.

Excès d'eau et salinisation affectent cependant une proportion importante des terres et contribuent à les rendre stériles. Les besoins augmentant avec la croissance démographique, l'élargissement des aires irriguées a été rendu nécessaire. De très vastes aménagements sont entrepris le long de l'Indus (barrage de Tarbela ).

Le bilan agricole cache de très grandes disparités régionales. Le Pendjab a conservé une large avance : servi par un milieu physique plus favorable, des traditions agricoles mieux ancrées, l'existence d'une couche de grands propriétaires, gentlemen farmers plus que rentiers du sol, il produit les quatre cinquièmes du blé, près de la moitié du riz, les deux tiers du coton et de la canne à sucre.

Dans le Sind, les rendements pour le blé, le riz et le coton sont désormais plus élevés qu'au Pendjab. Les deux autres provinces (Baloutchistan et Nord-Ouest ) se placent très loin derrière.

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Industrie


Le Pakistan n'est pas très bien doté en matières premières et en énergie (peu de fer, peu de charbon ). Seuls 10 % de ses besoins en pétrole sont couverts par la production nationale.

Les gisements de gaz naturel du Sind et de la basse vallée de l'Indus sont, en revanche, abondants. L'hydroélectricité joue donc un grand rôle. Une centrale nucléaire a été construite à Karachi.

 

Au moment de l'indépendance, l'appareil industriel était pratiquement inexistant : producteur de coton, le Pakistan alimentait les usines localisées en Inde. Grâce surtout à l'État, l'industrialisation a connu une forte croissance.

Le Pakistan indépendant a voulu jeter les bases d'une industrie lourde : création d'une aciérie à Karachi (1970 ), mise à feu d'un haut-fourneau (1981 ). Le gaz naturel est à la base d'une importante production d'engrais chimiques (2,9 millions de tonnes ).

L'industrie textile (filature et tissage ) tient une grande place et le montage automobile compte plusieurs unités. La petite industrie (produits alimentaires, pompes, moteurs, articles de cuir, etc.) a elle aussi connu un grand essor : représentant plus du quart de la valeur ajoutée industrielle, elle emploie plus des trois quarts de la main-d'œuvre du secteur secondaire.

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Transports et communications


De la période britannique, le Pakistan a hérité un réseau de chemin de fer aux mailles lâches. Par la vallée de l'Indus, il relie le port de Karachi au Pendjab, où, exploité par l'État, il est plus densément ramifié.

Le réseau routier donne accès à la plupart des régions mais est insuffisant et inadapté (les campagnes sont mal desservies ). En 1982 a été achevée une route à grande circulation le long de la vallée du haut Indus (Pakistan Highway ); au nord du Cachemire, par le col de Khunjerab, un des plus élevés au monde (5 000 m ), elle relie le Pakistan au Turkestan chinois.

Cette artère, qui épouse le tracé d'une ancienne Route de la soie, suit aussi un grand itinéraire touristique.

Le principal aéroport est celui de Karachi, ville dont le port (20,3 millions de tonnes en 1994 ), accessible aux navires de haute mer, assure l'essentiel des activités commerciales maritimes.

Les échanges extérieurs sont déficitaires : le taux de couverture des importations est compris entre 30 et 50 %. Le blé, les biens d'équipement, les matières premières et surtout le pétrole grèvent le poste des importations.

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Histoire


C'est sur l'actuel territoire pakistanais que se sont épanouies, il y a 4000 ou 5000 ans, les premières civilisations, celles de l'Indus.

Des peuples dravidiens occupent le nord du sous-continent indien et s'installent près des fleuves, où, grâce à leur maîtrise de l'irrigation, ils pratiquent la céréaliculture.

C'est alors que se développe une civilisation urbaine dont subsistent, notamment, les vestiges de Mohenjo-Daro et de Harappa. Un urbanisme évolué – où abondent entrepôts, silos, réservoirs et jarres – sert de support à l'apparition d'une caste de marchands qui va tisser des liens avec les Sumériens de Mésopotamie.

L'écriture, connue par de courtes inscriptions sur des sceaux, reste énigmatique. Le déclin de ces civilisations se situe vers 1800 av. J.-C.

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Les vagues d'envahisseurs


Vers la moitié du IIe millénaire av. J.-C. déferlent les premiers envahisseurs venus d'Asie centrale. Ces peuples indo-européens, ou aryens, lorsqu'ils ne guerroient pas, sont des pasteurs itinérants.

Ils apportent la métallurgie du fer, l'usage du cheval et une organisation sociale fondée sur le système des castes. Après avoir repoussé les populations dravidiennes, qui fuient vers le sud de la péninsule indienne, ils se sédentarisent puis subissent les assauts de nouvelles invasions venues du nord-ouest. Les grands centres urbains périclitent avec eux.

Dominations et empires se succèdent ensuite au fil des siècles. Les régions de plaine de l'Indus sont intégrées à l'Empire achéménide et versent tribut au Roi des rois.

Alexandre le Grand lance une expédition jusqu'au Pendjab et redescend le cours de l'Indus en 326 av. J.-C. L'actuel Pakistan est ensuite divisé entre l'empire des Mauryas et les royaumes gréco-bactriens.

Açoka (IIIe siècle av. J.-C. ) y propage la foi bouddhique ; à partir du Gandhara, celle -ci rayonne vers l'Asie centrale et l'Extrême-Orient.

Soumise à différentes invasions – dont celles des Guptas et des Huns –, la région tombe dans l'anarchie et se scinde, à partir du Ve siècle apr. J.-C., en petits royaumes.

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La diffusion de l'islam et l'Empire moghol


Les Arabes, qui pénètrent dans le Sind vers 712, diffusent l'islam. Cette région est pour un temps englobée dans le califat de Bagdad. Dans le Pendjab, islamisé à son tour, se succèdent pendant plus de trois cent cinquante ans dynasties turques et afghanes.

En 1526, l'émir Baber, venu du Fergana, franchit les passes qui séparent l'Afghanistan du Pakistan et étend son pouvoir au-delà d'Agra. C'est le début de l'Empire moghol.

Pères et fils se succèdent sur quatre générations en l'espace de cent cinquante ans, ce qui permet une remarquable stabilité de l'administration et un épanouissement parfois somptueux de la vie sociale, artistique et culturelle.

C'est à propos des quatre empereurs Akbar, Djahangir, Chah Djahan et Aurangzeb, que l'on utilise l'expression "Grands Moghols ". Les empereurs sont des protecteurs des lettres et des arts

Les villes s'épanouissent avec leurs mosquées, leurs palais, leurs murs d'enceinte et leurs jardins. Lahore devient l'une des capitales des Grands Moghols, au même titre que Delhi ou Agra.

L'épanouissement culturel de l'Empire moghol culmine sous la règne d'Akbar (1556 -1605 ). Au XVIIIe siècle, l'Empire est en déclin et se fragmente sous la pression des États voisins.

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La domination britannique


Les terres de l'Indus tombent sous la domination britannique au cours de la première moitié du XIXe siècle. Après une première guerre anglo-afghane, le Sind passe sous le contrôle de la Couronne britannique en 1843 et le Pendjab est occupé par la Compagnie anglaise des Indes six ans plus tard.

La révolte des cipayes (1857 -1858 ), durement réprimée, est le dernier sursaut nationaliste des princes musulmans : le Pakistan est englobé dans l'empire des Indes.

Les musulmans sont écartés des responsabilités politiques et administratives, plus volontiers confiées aux hindous, et très peu sont enrôlés dans l'armée.

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L'affirmation du sentiment national


Les milieux musulmans sont convaincus de l'affaiblissement des Britanniques. La Ligue musulmane, fondée en 1906, s'engage dans la lutte contre l'hégémonie des hindous et revendique l'indépendance.

En 1930, sous l'influence du poète sir Mohammad Iqbal, les musulmans élaborent les fondements d'un futur État pakistanais (le "Pays des purs "), qui aurait pour vocation de rassembler toutes les provinces de l'Inde à majorité musulmane.

Muhammad Ali Jinnah réorganise la Ligue musulmane et la transforme en un parti de masse. En 1940 est adoptée à Lahore une résolution exigeant la création d'un État pakistanais indépendant. Le clivage entre les deux communautés est de plus en plus marqué.

À la veille de l'indépendance, les hindous ne veulent pas de division. De leur côté, les Britanniques cherchent à préserver l'unité de leur empire.

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La création du Pakistan


L'année 1946 voit se multiplier les heurts sanglants entre les deux communautés. Le vice-roi, lord Mountbatten, est contraint d'accepter la partition.

La proclamation de l'indépendance (14 août 1947 ) s'accompagne de massifs et meurtriers transferts de population : 8 millions d'hindous et de sikhs sont transférés du Pendjab vers le territoire indien ; plus de 6 millions de musulmans de l'Inde se réfugient au Pakistan.

Le nouvel État couvre 23 % du sous-continent indien et abrite les trois cinquièmes des musulmans de l'Asie du Sud. Il présente la caractéristique d'être constitué de deux entités territoriales distantes de 1 700 km.

Le Pakistan oriental comprend le Bengale oriental, le Pakistan occidental rassemble le Sind, le Pendjab occidental, le Baloutchistan, les provinces frontalières du Nord-Ouest et un certain nombre de petits États qui ont choisi de se rallier à la nouvelle nation islamique.

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L'antagonisme indo-pakistanais


Le nouvel État est en proie à de très grandes difficultés : il faut réinstaller les réfugiés, créer une administration, mettre sur pied une armée, fonder une industrie, partager avec l'Inde les eaux du Pendjab et surtout assurer le fonctionnement d'une entité géographique éclatée.

La question du Cachemire, en outre, est une source permanente de très graves tensions avec l'Inde.

 

Sur le plan interne se succèdent les coups d'État qui portent au pouvoir des équipes successives de militaires. Le mécontentement est surtout prononcé au Pakistan oriental, où la population bengali musulmane, organisée au sein de la ligue Awami, se sent plus proche de l'Inde (pays où elle est enclavée ) que d'un Pakistan occidental dominateur bien que plus lointain.

Les troubles se succèdent et la guerre civile éclate en 1971 : l'armée pakistanaise intervient au Bengale. Un conflit ouvert l'oppose à l'armée indienne, qui soutient le Bengale. Défait, le Pakistan est contraint d'accepter un cessez-le-feu le 16 décembre.

Le Pakistan oriental, indépendant, devient le Bangladesh. Le Pakistan, qui s'est retiré du Commonwealth en 1972, reconnaît le nouvel État en 1974.

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D'Ali à Benazir Bhutto, puis Nawaz Sharif


Le Pakistan est une république islamique où la vie politique, très heurtée, est marquée par le poids des militaires. Après la scission du Bangladesh, Ali Bhutto, qui doit affermir la cohésion nationale de la nouvelle entité pakistanaise, fait adopter en 1973 une Constitution établissant un régime présidentiel.

Mais, alors que la vie politique reste très mouvementée, le général Zia ul-Haq organise un coup d'État en juillet 1977, prend le pouvoir et instaure la loi martiale. Le pouvoir présidentiel est renforcé, tandis que l'armée s'implique très fortement dans la sphère politique.

Un système technocratico-militaire domine le pays avec l'aval des propriétaires de grands domaines semi-féodaux. Les opposants sont emprisonnés. La pendaison d'Ali Bhutto en 1979 soulève une réprobation internationale ; la presse est étroitement surveillée.

Le général Zia ul-Haq favorise une pratique rigoriste de l'islam. Après sa disparition dans un accident d'avion (1988 ), il est remplacé par Ghulam Ishaq Khan, alors président du Sénat. Celui -ci appelle au poste de Premier ministre Benazir Bhutto, fille d'Ali Bhutto, après la victoire du PPP (Pakistan's People Party ) aux élections de 1988.

En 1990, la première femme à diriger un pays musulman est destituée et remplacée par Mian Nawaz Sharif, qui s'oppose très rapidement au président de la République. Les élections législatives organisées en octobre 1993 ramènent Benazir Bhutto au pouvoir.

Mais, après avoir été démise de ses fonctions en novembre 1996, par le président de la République, Farooq Ahmed Leghari, usant de ses pouvoirs constitutionnels comme le lui demandait l'opposition, Benazir Bhutto, subit l'année suivante une sévère défaite aux élections législatives ; Muhammad Nawaz Sharif, chef de la Ligue musulmane qui enlève les trois quarts des sièges, devient le nouveau Premier ministre du pays.

En 1998, Muhammad Rafiq Tarar, membre de la Ligue musulmane, succède à Farooq Ahmed Leghari, démissionnaire, à la tête de l'État. En 1999, la signature avec l'Inde, d'un accord historique pour réduire les risques de guerre nucléaire accidentelle entre les deux pays, n'a pas empêché les vieux antagonismes de resurgir, et les deux signataires de se livrer à une nouvelle surenchère d'essais nucléaires.

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Culture et civilisation


La culture pakistanaise est un mélange de traditions occidentales, héritage britannique, et de traditions islamiques, acquises au cours de siècles de domination moghole.

La poésie écrite en persan ou en ourdou est la forme littéraire dominante. La principale personnalité littéraire contemporaine est sir Mohammad Iqbal. La peinture et la danse, appréciées par l'élite de la vieille société musulmane, devenues populaires, se diffusent dans des couches moyennes en pleine expansion.

Les cultures folkloriques régionales sont très diverses et vivantes. Ce grand pays islamique est aussi l'un des foyers de l'intégrisme musulman. Rites et coutumes varient selon les confessions : les sunnites, au sein desquels se dégage la tendance wahhabite, constituent la majorité de la communauté musulmane ; les chiites, qui en représentent 20 %, sont influencés par le militantisme iranien.

Le général Zia ul-Haq a prôné l'application de la loi islamique. De nombreuses réformes ont été instaurées en matière juridique, fiscale et bancaire.

Le prêt à intérêt est partiellement remplacé par un système de partage des profits et des pertes. Toutefois, cette nouvelle ligne fut imposée de façon relativement modérée, et la charia n'est pas totalement appliquée : on n'impose pas le port du voile aux femmes, et aucun voleur n'aura la main coupée.

Il est vrai que le processus d'islamisation rencontre des difficultés et suscite encore bien des tensions.

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